10.5.17

Jean-Pierre Angei


EPHEMERIDES

Jean-Pierre Angei

 

du 10 Mai au 13 juin 2017


Ne sachant pas skier, j ‘ai été amené à passer une semaine en montagne, dans une station des Alpes, et j’étais très loin de l’engouement des skieurs à dévaler les pentes pour le pur plaisir de la glisse. Je suis moi, rentré dans l’observation tel un explorateur découvrant un nouveau monde avec une nouvelle architecture d’espace à découvrir.

J’ai pratiqué moi aussi une forme de glisse grâce aux télécabines pour suivre ceux d’en bas. Dans cet espace ou la grandeur naturelle est en partie marquée par l’homme, il y a là une sorte de tragédie du paysage, une cartographie contre cartographie. L’homme atteint des sommets dans la réorganisation d’un paysage. Je suis un badaud qui survole ces paysages avec et grâce aux téléphériques. Mon but n’est pas d’atteindre des sommets sans le moindre effort physique, mais de me perdre dans un voyage ou la pensée se prend à rêver, où l’infiniment grand et infiniment petit se mélangent.

Vue d’en haut j’avais l’impression d’observer des fourmis suivant et se suivant sur un chemin tout tracé et pour celles s’aventurant hors damages c’est pour ne laisser que des traces enlacées, cicatrices éphémères, marquant leurs passages, leurs présences, sur une infime partie de neige encore vierge. La force de ces montagnes qui m’entourent et m’envoûtent, rend vérace la fragilité de nos êtres qui forment un tout, jouant et se jouant l’un de l’autre. Après une semaine de soleil à étirer des ombres, où le visible infini nous a été donné à voir, j’ai eu enfin à la dernière journée de ce séjour, une tombée de nuages, manteau de brume qui m’a plaqué au sol. Cette brume qui voile et dévoile à celui qui s’avance le plus beau pays du monde. 
 
Jean-Pierre Angei 

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